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Le Mont-blanc, un sommet victime de son succès

Point culminant de la chaîne des Alpes, le Mont-blanc est le plus haut sommet d’Europe Occidentale. Situé sur la frontière franco-italienne, il attire chaque année de très nombreux touristes venus du monde entier.

Un succès sans limites

Cette montagne culminant à plus de 4800 mètres fascine encore et toujours. Depuis le sommet, il est possible d’admirer plusieurs massifs montagneux si les conditions climatiques le permettent. Les Vosges, La Forêt noire, le massif central et le Jura, une vue qui motive de nombreux alpinistes pas toujours bien préparés aux exigences d’une telle ascension.

Depuis 1786, date de sa première ascension, les itinéraires menant au sommet se sont multipliés accueillant toujours plus d’aventuriers au fil des décennies. Aujourd’hui, le toit de l’Europe est mis en péril par son succès. En effet, face à la surfréquentation et au réchauffement climatique, le Mont-blanc devient chaque jour plus vulnérable. C’est pourquoi l’accès au sommet est chaque année plus restreint.

Un accès de plus en plus restreint

Les projets de restriction visent deux objectifs, préserver l’intégrité du massif et la sécurité des alpinistes.

Une mesure à but écologique

La menace écologique provient à la fois du réchauffement climatique et de la surfréquentation. En effet, la mer de glace du Mont-blanc voit chaque année son épaisseur diminuer de 5 m et sa longueur perdre 30 m. Les pronostics des scientifiques sont très inquiétants puisqu’ils prévoient une disparition des glaciers naturels à hauteur de 80%.

La surfréquentation représente également une menace bien réelle du point de vue écologique. De nombreux touristes peu scrupuleux laissent des déchets sur leur passage. C’est d’autant plus le cas en fin de saison lorsque les refuges ne sont plus gérés et entretenus quotidiennement.

Préserver la sécurité des alpinistes

C’est également en termes de sécurité que la fréquentation excessive pose des risques. Aujourd’hui, le Mont-blanc paraît aussi accessible que fascinant. De nombreux alpinistes non préparés se lancent donc dans cette aventure et mettent leur vie en danger. On dénombre d’ailleurs de plus en plus d’accidents chaque année. De plus, les refuges étant en permanence saturés, certains résidents sont contraints de dormir dans des conditions loin d’être optimales. Or, cette fascinante ascension requiert un bon état physique et une attention de tous les instants.

Face à l’imprudence et à l’inexpérience de certains alpinistes, un arrêté municipal pris en 2017 fait état de quelques obligations pour les personnes empruntant l’itinéraire classique dit du « goûter ». Ces derniers doivent impérativement être équipés du matériel spécifique listé dans cet arrêté pour pouvoir entamer l’ascension du Mont-blanc.

Cet été, les conséquences de la surfréquentation ont conduit les autorités à restreindre, durant huit jours, l’accès à l’itinéraire classique et surfréquenté menant au sommet. Dans le but de garantir la sécurité des alpinistes et l’intégrité du site, seuls les touristes justifiant d’une réservation pour un hébergement nocturne sur l’itinéraire en question pouvaient se lancer dans l’ascension du Mont-blanc.